Daniel Bensaïd, Alain Krivine

1968, fins et suites

1968 est à présent plus éloigné des nouvelles générations en révolte, que 1936 et le Front Populaire ne l’étaient de 1968. Il ne s’agit pas pour autant d’une « histoire ancienne ». Chaque décennie-anniversaire de 1968, avec son lot de commémorations médiatiques, semble vouloir en estomper le caractère de déflagration populaire pour n’en retenir qu’une « révolution des mœurs ». Il s’agissait bien pourtant, comme le rappellent ici Daniel Bensaïd et Alain Krivine, deux de ses acteurs non repentis, d’un événement global, national et international, social et culturel, autrement dit : d’une contestation politique jamais égalée depuis.
Contre le discours expiatoire de Nicolas Sarkozy, qui fait aujourd’hui de Mai 68 le péché originel responsable des misères de notre temps, il s’agit de rester fidèle à cette conviction : l’émancipation ne s’hérite pas, elle se conjugue au présent.
Historiographie critique de Mai 68, le présent recueil est aussi un instrument à l’usage de ceux qui ne se satisfont pas de l’alternative qui leur est proposée, entre souvenir pieux et restauration rampante.

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